Sous le parrainage du Réseau Mondial des Musées de l’Eau de l'UNESCO-IHP

Rencontre Scientifique Internationale sur les Oasis

"Quel apport de la recherche scientifique pour la sauvegarde et le développement des oasis ?"

20-22 Novembre 2023

Errachidia, Drâa-Tafilalet, Maroc

Thématiques

  • Eau dans les oasis

L’oasis est un écosystème construit et maintenu par l’homme grâce à une gestion rigoureuse des ressources naturelles disponibles sur place et notamment l’eau. Aujourd’hui, les oasis sont confrontées, au Maroc et ailleurs, à de multiples contraintes et menaces liées essentiellement à la disponibilité de l’eau. Ainsi et durant cette rencontre scientifique, les spécialistes débattront sur cette question et partageront avec les participants leurs expériences et surtout les résultats de leurs travaux de recherche dans les oasis.

 

Parmi les points à débattre, on cite notamment : Origine, utilisation, quantité, qualité, caractérisation, valorisation, gouvernance, règlementation, pratiques et connaissances traditionnelles de gestion de l’eau, pollution, traitement, déionisation, intelligence artificielle, techniques hydrauliques anciennes, modélisation, économie d’eau, eau virtuelle, Musée de l’eau, recharge des nappes, technique innovantes, ODD, Data Base Eau-Oasis, place de l’eau dans le NMD, etc.

 

Un intérêt particulier sera accordé au système Khettarat et aux musées de l’eau dans le monde et dans les oasis du Maroc.


  • Biodiversité et sol des oasis

La biodiversité dans les oasis du Maroc est marquée par une précieuse richesse faunistique et floristique, aussi bien domestique que sauvage. En effet, la diversité géomorphologique (montagnes, plaines, vallées, grottes, dunes, hamadas) fait des oasis des riches niches de biodiversité. On y trouve une faune et une flore sauvages et domestiques, adaptées au contexte depuis l'isolement de la région des influences marines il y a environ 30 millions d'années, avec la formation de la chaîne de montagnes du Haut Atlas. Cette région constitue une zone de passage et d'escale pour de nombreux oiseaux migrateurs, parmi lesquels le flamant rose, et abrite également l'oiseau sacré, l’Outarde houbara, qui est très apprécié, multiplié et protégé sur terre marocaine par les pays frères du Golfe (Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Qatar, Koweït, etc.).

Les oasis abritent en leur sein de nombreuses espèces végétales et animales, essentiellement domestiquées à des fins d'agriculture et d'élevage. Le palmier dattier joue un rôle central en tant qu'élément structurant et d’ossature des oasis.


On vise comme débat : compréhension de l’état des sols et de la biodiversité animale et végétale, domestique ou sauvage dans les oasis, partage des données et connaissances scientifiques disponibles et en cours pour contribuer à compléter l’inventaire des espèces et alimenter la liste rouge des espèces menacées au niveau des oasis du Maroc.

    • Les oasis, de par leur position géographique et leurs spécifications géologiques, sont parmi les régions du Maroc les plus vulnérables aux risques et catastrophes naturelles (incendies, inondations, crues torrentielles, sécheresses, glissement de terrain, séisme, changement climatique, sécheresse, pollution, envasement des barrages, désertification, séismes, hygiène phytosanitaire, invasion acridienne, incendie, inondations, sécheresse, etc.). 


      Durant la rencontre, on va approfondir le débat et partager les résultats des travaux de recherches sur les risques et catastrophes naturelles et les mesures à entreprendre pour atténuer leur effet et renforcer la résilience de nos territoires.

  • Géologie et archéologie dans les oasis : il sera question de mener des débats entre scientifiques sur la géologie des Oasis et sa géodiversité, patrimoine géologique, sites d’intérêt géologiques, géosite, archéosite, paysages, réglementation, économie, valorisation, protection, conservation, promotion, entreprenariat, développement local, pollution, énergie, dégradation des coupes géologiques, ODD, Data-base-Oasis- Géoressource, etc.

 

  • Pour le patrimoine archéologique des oasis : il est prévu d’aborder l’histoire de l’Homme dans ces régions notamment depuis le paléolithique jusqu’au Néolithique, les archives pédoclimatiques et paléoenvironnementaux, les outils préhistoriques, gravures rupestres, tumulus, conservation, protection, et valorisation, etc.

 

  • Le patrimoine historique des oasis : des paysages construits de l’architecture et de l’urbanisme (ksour et kasbahs), des aménagements hydroagricoles, etc.

 

  • Le débat scientifique prévu concernera en particulier l’apport de la recherche scientifique pour une meilleure connaissance de ce patrimoine très riche dans les oasis pour mieux le conserver, le restaurer et le valoriser pour le bien des populations locales.

 

  • La culture dans les oasis, savoir-faire et être, gastronomie, poésie, croyances, habits, festivals, etc.

Il est bien connu que le patrimoine joue un rôle fondamental en contribuant à la conservation de la mémoire, au développement du sentiment d'appartenance et au renforcement de l'identité et de l'image de marque des oasis et permet d’avoir des territoires attractifs. 

Il est prévu d’approfondir la réflexion sur l’importance de la culture dans le développement des oasis, de la situation actuelle de la culture, et ses relations avec le patrimoine. L’une des questions clés qui attend des réponses est comment exploiter la culture pour plus de résilience et pour un développement durable. Les travaux de recherches à exposer et à débattre apporteront quelques réponses et permettront de dégager quelques orientations de valorisations futures basées sur l’expertise scientifique.

Une partie de la population et surtout la jeunesse a pris conscience de l’alarmante situation écologique partout dans le monde et qui n’est pas sans conséquence sur nos écosystèmes notamment ceux des oasis. La jeunesse oasienne doit savoir qu’elle va subir les conséquences des dérèglements climatiques et donc doit être sensibilisée, formée pour comprendre les menaces qui pèsent sur l’environnement et comment s’engager pour plaider en faveur de leur écosystème, à différents niveaux, local, national et mondial. Elle doit comprendre les enjeux liés à l’environnement et au développement durable de façon générale. La jeunesse oasienne doit être, partout, des acteurs et des ambassadeurs des oasis. Elle doit s’engager pour protéger et valoriser les bonnes pratiques oasiennes et pour évoluer vers les transitions nécessaires pour limiter le dérèglement climatique, l’extinction de nombreuses espèces vivantes, la sécheresse, la désertification, la pénurie de l’eau, la pollution, les maladies, les risques de sécurité alimentaire et énergétique, etc.

Il est remarquable que durant les dernières années, les oasis génèrent des grandes quantités de déchets agricoles et domestiques qui sont encore très peu valorisés actuellement, mais ils pourraient représenter une ressource d’emploi et d’énergie durable et locale importante.

Les débats seront orientés vers les déchets provenant des oasis : catégories des déchets, quantités, impact sur la biodiversité, approche de gestion, traitement, transformation, valorisation énergétique, innovation, création d’emploi, etc.

  • Les débats porteront sur les offres d’emploi et opportunités d’investissement dans les oasis, il s’agit entre autres du développement de start-ups, initier et capitaliser les réflexions pour une approche innovante pour stimuler l'économie locale, créer des emplois et exploiter les ressources uniques de ces régions : agriculture intelligente, plateformes de vente, tourisme intégré, tourisme durable, destination oasis, écotourisme numérique, énergie renouvelable, économie circulaire, recyclage des déchets, etc.

Le sous-sol des oasis renferme de nombreux gisements miniers d’origine, de nature, d’extension et d'âge diversifiés. Ces zones sont considérées comme une vaste province métallogénique (riche en mine) et contient de nombreux gisements à métaux de base et à métaux précieux dont certains sont connus depuis l’antiquité. Certains gisements sont toujours en exploitation, d'autres ont été abandonnés, et d’autres sont en cours d'évaluation. La plupart de ces mines sont localisées et exploitées, depuis longtemps, surtout dans l’Anti Atlas (oriental, central et oriental) mais aussi dans le Haut Atlas (HA occidental, Central et oriental). Parmi les minerais exploités, on peut citer le cobalt, le cuivre, l’or, l’argent, le fer, la barytine, etc. 

Les métaux importants disponibles dans le sous-sol des oasis sont essentiels aux technologies de la transition énergétique (bas carbone), ce qui offre une grande opportunité pour des investissements et l’entreprenariat pour les jeunes oasiens. Toutefois l’exploitation des mines présente effectivement de nombreux risques environnementaux qui seront largement abordés dans les discussions entre les scientifiques. 

Les énergies renouvelables sont aussi dénommées « énergies vertes » ou « énergies propres », dû au fait que ces énergies ont peu ou pas d’effets nocifs sur l’environnement comparé aux sources d’énergie fossiles. Cela implique plusieurs avantages liés à l’exploitation des énergies renouvelables :

  • Diminution des gaz à effet de serre dans l’atmosphère ;
  • Meilleure gestion des terrains de production d’énergie ;
  • Gestion plus intelligente des ressources locales ;
  • Création de nouveaux emplois. 

Il existe plusieurs types de sources d’énergie renouvelables : énergie solaire, éolienne, biomasse géothermie etc.

Le Maroc dispose d’une loi sur les Energies Renouvelables (n°58-15) qui complète et amende la loi (n°13-09). Elle vise la promotion de la production d’énergie à partir de sources renouvelables, la commercialisation et de son exportation par des entités publiques ou privées. 

Les oasis sont dotées de réels atouts, notamment de par leur position géographique et offrent des perspectives de développement du secteur des énergies renouvelables notamment solaire et éolien.

Les oasis sont très ensoleillées durant presque 365 jours et disposent, grâce à la géomorphologie, de couloirs de vents qui peuvent être exploités dans l’éolien.

Les oasis offrent aussi des installations (constructions)(bâtiment) qui sont au cœur de la transition énergétique. En effet, les constructions traditionnelles sont bien adaptées aux conditions climatiques locales et limitent la consommation de l’énergie durant l’été et durant l’hiver. 

Le débat va être élargie et approfondi sur cet intéressant axe et il sera question notamment de la place des ODD et surtout l’ODD7, modes d’irrigations et l’énergie, gisement des énergies renouvelables, potentie