Sous le parrainage du Réseau Mondial des Musées de l’Eau de l'UNESCO-IHP

Rencontre Scientifique Internationale sur les Oasis

"Quel apport de la recherche scientifique pour la sauvegarde et le développement des oasis ?"

20-22 Novembre 2023

Errachidia, Drâa-Tafilalet, Maroc

A propos

Les oasis du Maroc sont des écosystèmes particuliers, formés sur substrats qui ont mémorisé une grande partie de l’histoire de la terre. Elles ont été occupées par l’Homme depuis le Paléolithique. Ces écosystèmes assurent de multiples services pour le bien être humain.La mémoire des oasis nous apprend que ces territoires sont des hotspot de la Paléo-Biodiversité, de la biodiversité, de la géodiversité et de la diversité culturelle.

Ce territoire est habité, au Maroc, par plus de 2 millions d’habitants. Sa superficie est de 115 563 km2, ce qui représente 15 % du territoire national (DAT, 2004). Les six provinces oasiennes du Maroc sont : Errachidia, Tinghir, Ouarzazate, Zagora, Tata et Figuig. 

Les oasis sont des écosystèmes fragiles et spécifiques qui dépendent fortement des conditions climatiques locales, notamment des précipitations et de l’accès à l’eau. Ces oasis dépendent souvent de sources d’eau de surface, pour l’irrigation. L’augmentation des températures peut provoquer l’évaporation accrue de ces eaux de surface, ce qui peut entraîner une réduction de la disponibilité de l’eau pour l’agriculture. 

Pour faire face à ces défis, les agriculteurs des oasis ont modifié leurs pratiques agricoles, en utilisant des techniques d’irrigation par pompages. Ce mode d’irrigation par pompage d’eau représente le principal poste de la consommation électrique et parfois la consommation énergétique totale d’une exploitation agricole. Par conséquent, une gestion efficiente de l’irrigation est nécessaire pour une meilleure maîtrise de la facture de l’eau et de l’énergie et à la contribution à assurer la sécurité alimentaire et la conservation des écosystèmes (Concept Nexus).

Les interactions entre l’Homme et la nature dans ces territoires ont façonné des paysages architecturaux exceptionnellement riches, diversifiés et millénaires. A cela s’ajoute les modes de vie et de gouvernance des communautés locales qui ont permis, malgré les contextes physiques hostiles et la précarité des ressources naturelles, d’assurer la durabilité des services écosystémiques.

Les oasis peuvent être considères comme un modèle durable d’aménagement du territoire et d’aménagement urbain, en intégrant centre urbain et espace agricole, efficacité énergétique des maisons, des villes et des oasis, articulation des oasis et territoires nomades, la désertification depuis l’aménagement du territoire, etc…

Certaines de ces oasis sont reconnues par l’UNESCO comme une Réserve de Biosphère des Oasis du Sud Marocain (RBOSM) en date du 10 Novembre 2000. Il s’agit principalement des oasis de la RDT (provinces de Tinghir, Errachidia, Zagora et Ouarzazate, ainsi qu’une partie de Midelt).

D’autres sont reconnues par la FAO comme Systèmes Ingénieux du Patrimoine Agricole Mondial (SIPAM) [En anglais : Globally Important Agricultural Heritage Systems, GIAHS]. Il s’agit des oasis froides d’Imilchil Amellago (Midelt-Errachidia) comme premier site en Juin 2011, suivi par le site Aït Souab- Ait Mansour (Province de Tiznit) en Décembre 2018 et enfin récemment les Ksour de Figuig en Décembre 2022. 

Également, plusieurs APAC (Aire du Patrimoine Autochtone et Communautaire) ou territoires de vie, ont été identifiées et caractérisées dans les zones oasiennes. Les APAC sont définies par l’Union Internationale de Conservation de la Nature (IUCN) comme « des écosystèmes naturels ou modifiés, porteurs de valeurs significatives, de biodiversité, de bénéfices écologiques et de valeurs culturelles, historiques, volontairement conservées par les communautés locales par l’intermédiaire du droit coutumier ou autre moyen efficace ».

Certaines oasis sont reconnues comme des zones humides (Oasis de Tafilalet), et renferment des sites d’intérêt biologique et écologique (SIBES). Il s’agit notamment du barrage Hassan Eddakhil et des lacs Issli et Tisslite, lac de Merzouga, et lac Iriqui.

Le palmier dattier constitue l’élément central et l’Ossature de cet écosystème et compte plus de 450 variétés de dattes, dont notamment : Mejhoul, Boufeggouss, Aziza, Tarzaoua, Aguellid, Jihl, Bouytoub, Outoukdim, Najda, Bousthami, Bouslikhene, Ahardane, Ayour et bien d’autres en plus de centaines d’hybrides dénommé par le vocable « Khalt ».

Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, que Dieu le Glorifie, a donné une grande impulsion à la plantation de palmiers dattiers dans les oasis. En effet, un programme de plantation de 3 millions de palmiers dattiers a été lancé par Sa Majesté le 10 novembre 2009 à Errachidia dans le cadre du Plan Maroc Vert (PMV). Ces plantations concernent à la fois la densification des oasis traditionnelles et la création des zones d’extension en vue de la protection et du développement du palmier dattier en augmentant sa production et en améliorant la qualité et la commercialisation du produit. Cette dynamique se poursuit à travers la stratégie Génération Green, pour la période 2021-2030, par la plantation de 5 millions de plants de palmiers dattiers, dont 3 millions dans les palmeraies traditionnelles et 2 millions dans les zones dites modernes, et par la promotion et soutien à l’entrepreneuriat des jeunes et des coopératives entrepreneuriales.